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Copyright Olivier Degorce - issu de son ouvrage Plastic Dreams

Une histoire de la french touch

  • Temps de lecture : 8 minutes

Guidée par le leitmotiv « We give a french touch to house music » (Eric Morand de F Communications, 1994), la French Touch est un courant musical français qui connait son apogée durant la deuxième moitié des années 1990.

Période bénie pour la scène électronique française, elle a fait naitre des artistes réputés et des pochettes d’albums mythiques et continue encore aujourd’hui de rythmer nos soirées.

Aux origines de la French Touch

Nous sommes en 1987, Laurent Garnier venait à peine de ramener la house en France, quand le mot « French Touch » fait sa première apparition. On doit ce terme au photographe Jean-Claude Lagrèze, qui a eu l’idée (de génie) d’organiser des soirées « French Touch » au Palace, une salle de spectacle du 8e arrondissement de Paris. Cependant, à cette époque, le courant musical, comme on le connait, n’existe pas encore. Les soirées French Touch, ont pour seulement pour objectif de faire découvrir la house music aux parisiens.

Carton d’invitation à la première soirée French Touch, au Palace en 1987

Il faudra attendre quelques années, avant que la « patte française » fasse danser le monde entier. Le développement des raves en France, dans les années 1990, va stimuler son essor. On pourrait décrire la French Touch comme un courant musical français, voire même plus précisément parisien, inspiré de la house music et qui se distingue par ses influences funk, jazz, soul et disco. La célèbre musique « Music Sounds Better With You » (1998) du groupe Stardust, en est aujourd’hui l’emblème.

Le terme French Touch a parfois été critiqué par les anglo-saxons, notamment du fait du mot « touch » qui leur semblait arrogant. C’est pourquoi certains journalistes parlaient plutôt de « French Scene » ou de « French House ». On remarque alors que le terme qui reste est bien « French ». Ce courant musical évoque avant tout un espace géographique, un pays : la France. La grande caractéristique de la French Touch est donc bien la nationalité, plutôt que finalement le style musical. C’est d’ailleurs pourquoi elle regroupe des artistes très différents. Pour insister d’autant plus sur le caractère français, certains artistes de la French Touch ont choisis des noms très explicites, tels que Dimitri From Paris ou encore St. Germain.

L’apogée de la French Touch

La « French Touch » met du temps à émerger. La sortie du fantastique, grandiose et incroyable premier album des Daft Punk, Homework (1997) marque le début de l’essor de cette « house feel good ». Bien qu’il fut produit en intégralité dans une chambre aménagée en studio, il connait un large succès, avec plus de 2 millions d’exemplaires vendus en quelques mois. Cet album est aujourd’hui considéré comme un classique à travers le monde et fait d’ailleurs partis des 1001 albums qui faut avoir avoir écoutés dans sa vie d’après Robert Dimery (2007). Les Daft Punk étaient de véritables avant-gardistes, puisque plus de 20 ans après, on écoute toujours leur musique avec plaisir.

Grace à ce succès mondial (l’album a été commercialisé dans plus de 35 pays), les DJs de la French Touch sont de plus en plus reconnus et appréciés. Les plus grands ont d’ailleurs joué dans les célèbres soirées parisiennes, à l’image des soirées « Respect » au Queen, où se sont produit Cassius, les Daft Punk ou encore Dimitri from Paris.

Évidement la French Touch ne se limite pas aux Daft Punk. Ce mouvement compte une grande variété d’artistes, tous avec leur singularité. A l’image de l’album « Pansoul » (1996) de Motorbass (Etienne de Crécy et Philippe Zdar), considéré lui aussi comme une des oeuvres fondatrices de la « French Touch », ou encore de l’album de Air, « Moon Safari » (1998).

Au travers de ces différents albums, on peut voir la diversité de la « French Touch », tandis que certains artistes sont plus tournés vers le jazz (Saint Germain), d’autres préfèrent la disco house (Superfunk). Cette diversité peut d’ailleurs expliquer le succès de ce courant, tout le monde y trouve son compte.

Bien que la French Touch survit au passage de l’an 2000, notamment avec le titre « You are my high » de Demon, pour beaucoup elle commence à s’essouffler. Alors même si ce courant fut bref, le nombre de pépites issues de celui-ci est lui, par contre, infini. Récemment certains artistes essayent de faire perdurer ce courant French Touch en reprenant ses codes. On pense notamment au groupe C2C, avec son album Tetra sorti en 2012. En effet, cet album regroupe des pistes électroniques, au rythme entrainant et avec beaucoup de synthés. Les Daft Punk ont eux fait leur grand retour en 2013 avec leur album Random Access Memories. Bien qu’il ait aussi connu un grand succès, il a été critiqué par certains en disant qu’il avait justement perdu sa patte francaise, du fait de ses tracks plus commerciales. Néanmoins, on retrouve bien le style Daft Punk dans cet album.

Plus qu’un courant musical

La French Touch est plus qu’un simple courant musical. Elle s’exprime aussi de façon visuelle, avec des clips et des pochettes d’albums. Comment ne pas parler du clip très rétro de « Music Sounds better with you » réalisé par Michel Gondry, grand réalisateur français. La French Touch lie à la perfection musique et graphisme, ce qui permet d’évoquer les grands tournants de la fin du XXe siècle à l’image de l’émergence de la société de consommation avec la pochette Super Discount (1997) d’Etienne de Crécy.

L’originalité de cet album va en faire sa popularité. Par sa pochette (réalisée par le collectif graphique H5) ou ses titres (« Tout doit disparaitre », « Prix chocs »), il illustre le consumérisme émergent. Certains parlent « d’album concept ».

Les pochettes de la « patte française » va ouvrir les portes à des nombreux graphistes qui vont créer une identité visuelle à ce mouvement. C’est la naissance des pochettes cultes de la French Touch. A l’automne 2012, le musée des Arts Décoratifs a réalisé une exposition sur le graphisme du mouvement, afin d’honorer autant la musique que les créations graphiques.

Air – Casanova 70 (1997) et Justice – Waters of Nazareth (2005)

La French Touch est un courant musical qui a fait danser de nombreuses générations. La French Touch a marqué les esprits, notamment par son histoire, son originalité et son style. Bien qu’on ne peut pas parler de la mort de la French Touch, son apogée semble maintenant bien loin derrière nous. On l’écoute alors aujourd’hui avec beaucoup de nostalgie.

La playlist de l’article

Article : Floriane Roy

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